Les poèmes retrouvés de Charis de Verley #4 : Les Joyaux cachés

Les experts en littérature callaïdienne n’ont pas mis longtemps à attribuer le poème qui suit à Charis de Verley. La pointe provocatrice est tout à fait dans son style. Par ailleurs, sa datation coïncide avec la création du tableau d’Auguste Lerouge intitulé Le Songe de Charis :

Or, Lerouge, excellent ami de la Callaïde, a consigné dans ses carnets cette remarque :

Il y a un réel plaisir à peindre les tétons de Charis. Je le lui ai dit, ça l’a fait beaucoup rire avant de m’avouer qu’elle avait écrit une ou deux charmantes petites choses sur le sujet.

Voici le poème qui, comme pour L’Écrin, est une oeuvre appartenant à l’énigme :

              Les Joyaux cachés

En haut des collines, une perle discrète,
D’un éclat naturel, en joliesse parfaite.
À l’aube de l’éveil, d’une douceur à peine,
Elle pointe vers le ciel, avec fierté sereine.
 
Quand le vent la caresse, elle frissonne, se tend,
Se dresse avec grâce, joyelet surprenant.
Cachée sous des voiles, elle attend le regard,
Pour dévoiler son charme, en un geste d’art.
 
Quel est ce beau joyau, en douceur délicat,
Qui, sous la caresse, s’épanouit, là-bas ?
Moi qui en ai deux, je te livre ce rébus,
À défaut bien sûr de les livrer à ta vue.

Évidemment, on imagine que le destinataire n’était pas Lerouge puisque lui a eu la chance de s’emplir la vue des tétons de dame Charis de Verley.

On a sinon parfois reproché à la Callaïde la grande facilité de ses énigmes. Il faut ici lire un passage des mémoires d’Aalis de Castalia pour comprendre la raison :

À l’école d’Adèle, vers la fin, c’est-à-dire quand nos corps bourgeonnaient de partout, nous nous réunissions dans une chambre pour discutailler en pratiquant des jeux. Lors de ces soirées, il y en eut une assez mémorable, celle durant laquelle nous avons joué à l’énigme anatomique. Charis avait rédigé une dizaine d’énigmes où il fallait deviner une partie du corps. Elles étaient faciles car le but était d’être la première à donner la réponse, non par la parole mais en montrant sur soi la partie évoquée. Ce fut assez dévergondé, mais bien drôle. J’ai souvent gagné, je tiens à le dire.

Cependant, nous l’avons dit, la datation du poème est bien postérieure à cette époque. Apparemment, dame Charis a su conserver longtemps une certaine juvénilité ludique — même s’il est peu probable que cette pièce ait été récitée dans un salon et que les dames se soient empressées de se décorseter pour livrer leurs joyaux…

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